Sahar Mediha Al-Naas – Violences Sexuelles et Exclusion des femmes : Politiques du genre du Nouvel Etat Libyen

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Sahar Mediha Al-Naas

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Les femmes en Libye sont aujourd’hui confrontées à de nombreux défis qui entravent leur participation et leur représentation politique et civile. La néo-patriarchie, la guerre et le conflit fournissent un terrain propice  pour la violence sexiste et la violence sexuelle qui se prolongent dans les suites post-conflit (Al-Ali, 2014, Jurasz, 2013). Six ans après le soulèvement,  la situation actuelle indique que la Libye se dirige vers la déformation de l’État (Rolf Schwarz, 2004), les droits des femmes libyennes sont à la limite de l’effondrement. Les liens institutionnels entre l’état et la religion, renforcés par l’instabilité et la violence depuis 2011 et démontrés dans le discours de Libération de Mustafa Abdul Jalil, ont un impact dévastateur sur les femmes. Un tel impact se reflète dans la rechute systématique des droits des femmes sous une forme religieuse. En outre, la néo-patriarchie renforce et maintient les valeurs patriarcales qui placent les femmes dans une position subordonnée, créant ainsi des systèmes d’oppression à travers des liens institutionnels religieux et de parenté. Dans un tel système, les femmes, leurs corps et leurs comportements sexuels sont souvent considérés comme les marqueurs de l’identité religieuse et culturelle de l’État. Une telle structure a existé dans la période avant Gaddafi et a été conservée et renforcée par Gaddafi à des fins politiques.

Dans cet article, j’explore la corrélation entre les différents aspects de la structure de l’État qui caractérisent un état néo-patriarcal et ses liens institutionnels avec la religion et la parenté, la position des femmes libyennes, leur participation politique et civique et leur représentation et l’effondrement rapide de leurs droits Depuis 2011. Je prétends que l’appropriation de la religion, de la parenté et du patriarcat par l’État néo-patriarcal joue un rôle important dans la régression des droits des femmes libyennes. Je mettrai l’accent  sur les liens institutionnels entre l’état et la religion ainsi que  l’impact de ceux-ci sur les droits des femmes, dans le contexte des conflits et un état néo-patriarcal; Je discuterai la violence sexuelle comme une arme de guerre, le lien entre la militarisation de la masculinité et la structure néo patriarcal qui a servi au fondement de la violence sexiste à travers la subjectivation des femmes et le renforcement de la hiérarchie du genre. Je vais aussi souligner la participation des femmes libyennes au soulèvement contre Gaddafi en 2011 et montrer le lien entre l’exclusion des femmes et la nature de l’insurrection en tant que lutte armée contre le pouvoir et les ressources dans un contexte néo-patriarcal.  Je vais explorer comment les femmes libyennes –  à travers leur participation et représentation civiles et politiques – ont pu  construire un discours féministe,  poser un agenda féministe sur la table politique et surmonter l’obstacle de la «priorité de sécurité».

Néo-patriarchie

Définition

La néo-patriarchie est la forme moderne du système patriarcal dans la modernisation qui est limitée à certains aspects bureaucratiques de l’État.  La société néo-patriarcale, Sharabi la décrit comme étant : « l’hybride, les structures traditionnelles et semi-rationnelles et de la conscience ». Sharabi identifie deux types de sociétés néo-patriarcales : conservatrice  et progressiste. Les deux partagent l’élément central psychologique qui est la domination du père (patriarche) Que ce soit le père de la nation ou le père  de la famille, et dont les relations avec la nation ou l’enfant sont verticales.   Les  relations hiérarchisées du pouvoir ” médiés consensus par la force et la contrainte.” (Sharabi, 1988).

Néo-patriarchie et Modernité

Un facteur crucial dans la formation de la modernité est l’autonomie transformative du capitalisme et l’industrialisation, selon les  révolutionnaires, comme  Marx, qui aspire à l’élimination de la division des classes sociales, et crée des relations sociales horizontales qui constituent le fondement de la démocratie.  Dans la région MENA, le capitalisme était ni autonome, ni révolutionnaire à forme de modernité.  En outre, l’absence de véritable industrialisation et de capitalisme indépendant ainsi que  la relation subalterne asymétrique entre l’Occident comme la puissance coloniale de la domination et la région colonisée caractérisent  la formation des Etats Néo-patriarcaux à l’époque postcoloniale, que Sharabi décrit comme : « le mariage de l’impérialisme et le patriarcat ».

États Néo-patriarcaux dans la région MENA

Sharabi a affirmé que la formation des États Néo-patriarcaux dans la région MENA a été façonnée par la rencontre avec la modernité occidentale, au début du XXe siècle.  La modernité occidentale a été fondée sur l’effacement de l’ancien système de la tradition et le patriarcat en Europe, provoquée par l’industrialisation et le capitalisme.  Le capitalisme autonome, dans l’analyse de Marx, l’émergence de la bourgeoisie comme un facteur révolutionnaire, construit de nouvelles relations sociales horizontales qui ont marqué la formation de la modernité Européenne.  La nouvelle société moderne est régie par l’humeur laïque et scientifique de la pensée qui a remplacé la structure religieuse de directeur allégorique spirituelle caractéristique des Feudales Européens pré-modernes.  Certains chercheurs soutiennent que la modernité est  un phénomène uniquement  européen.  Cette notion est fondée sur les discours essentialistes dichotomiques qui divise le monde à l’Europe  « Civilisée » et  les autre   *Barbares*.  Dans ce discours, des facteurs historiques, géopolitiques et socio-économiques cruciaux sont obscurcies.

Néo-patriarchie en Libye

L’état  Néo-patriarcal tire sa légitimité de la possession du pouvoir (Sharabi, 1988), dans le cas où le pouvoir a cessée  ou a été donnée. Dans le cas de la région MENA, le pouvoir et la survie de l’état  Néo-patriarcal s’appuie fortement sur les facteurs internes et externes. 

Facteurs externes

Dans la région du MENA post-coloniale et au cours de la période de la guerre froide, la survie des États s’est fondée sur leurs liens avec les deux superpuissances et a été façonnée par la compétition entre eux.  Par exemple,  l’Egypte (sous la domination de Jamal Abdel ‎Nasser), l’Algérie, la Syrie, l’ex-Yémen du Sud et la Libye avaient des liens étroits avec ‎l’ancienne Union soviétique qui leur fournissaient de l’aide et du soutien ‎technologique, militaire et politique. D’autre part, l’Arabie saoudite, la Jordanie, le ‎Maroc,l’ Egypte (post-Nasser) et les  autre pays du Golfe rentiers qui  avaient  des liens avec ‎les États-Unis et l’Europe occidentale; des pays ayant fourni leur aide économique (dans le cas des États non-rentier), militaire, technologique et un soutien politique.  ‎ Ainsi, aucun des États MENA pourrait être décrit comme un État moderne et ce  pour leur dépendance des superpuissances pour la survie, par conséquent, les étapes essentielles et les éléments de formation de l’État étaient absents dans le cas de la région MENA. Van Creveld (1999) montre qu’en Europe occidentale, la formation de l’État a été façonnée par la guerre et la préparation de la guerre qui a joué un rôle central et essentiel.  En outre, plusieurs chercheurs ont montré que le processus de préparation à la guerre implique l’extraction efficace des ressources à travers un mécanisme bureaucratique, administratif et institutionnel nécessaire à l’édification de l’État, qui fait que les droits politiques et les droits de représentation au sein du gouvernement font dorénavant partie intégrante de la citoyenneté qui comprenait des payeurs de taxes de différentes classes sociales et pas seulement le monarque ou les élites dirigeantes. Dans ce contexte, la notion de nationalisme et de  citoyenneté ont formé et façonné l’identité et la force de l’État, dans lequel l’individu est citoyen, avec les droits et devoirs et pas un sujet avec des obligations contraignantes et sans droits, comme dans le cas de la région du MENA.

La formation d’État postcolonial au MENA, comme beaucoup de chercheurs  l’affirment, est façonnée par le  Rentierism.  Ce dernier a un effet profond sur de l’État et « ses politiques étrangères, les droits de l’homme politique ou les aspects de la succession politique ».  Ce qui  crée une citoyenneté hiérarchique, dans laquelle, la  richesse et le pouvoir politique sont centralisées et accessibles exclusivement aux  élites dirigeantes, ce qui marginalise les autres.  Cette structure politique autoritaire domine la scène politique dans la région du MENA postcoloniale.  En Libye, à titre d’exemple, des rentiers Néo patriarcaux et autoritaires sont les relations étrangères de Kadhafi avec l’ex-Union soviétique.  Non seulement les Etas Unis et d’autre pays Européen, comme l’Italie, l’Allemagne et France lui ont fourni de l’aide militaire, mais ont joué un rôle crucial dans la referment du pétrole, sa production, son transport et son commerce. Ainsi, ils lui ont  permis  d’accumuler du capital qui est crucial pour sa persistance  au pouvoir pendant quatre décennies  avec une poigne de fer.  Kadhafi a utilisé les revenus pétroliers, non pas pour  construire des infrastructures de la Libye ou des institutions publiques comme l’éducation, la santé et le bien-être du peuple, mais il a fait créer des institutions de sécurité d’État avec la seule tâche de protéger son régime et d’assurer sa survie au pouvoir. L’effroyable bilan et la politique des droits de l’homme sous le régime de Kadhafi, sont bien que connus par la communauté internationale, mais tout était largement ignorés. Les relations de Kadhafi avec les compagnies pétrolières ont été la clé de son pouvoir ; Kadhafi a exigé de gros bonus et  des modalités de contrat strict. Il a aussi exigé une grosse  part des revenus et a menacé d’arrêter la production si les compagnies pétrolières refuseraient. Un bon nombre des grands champs de pétrole étaient gérés par des petites entreprises, afin de pouvoir manipuler au moment de négocier les termes du contrat et pour briser la mainmise des grandes compagnies pétrolières.  La Libye est devenue le premier pays en développement pour garantir une part de la majorité des revenus de sa propre production de pétrole. Pour restaurer la relation rompue avec les Etats-Unis, Kadhafi a utilisé son pouvoir pour faire pression sur les compagnies pétrolières américaines pour influencer la politique Américaine. Après le renversement de Kadhafi en 2011, les détenteurs du pouvoir libyen sont incapables d’obtenir un contrôle total sur les revenus pétroliers. Ce qui  est devenu l’un des principaux facteurs qui ont façonné le conflit en Libye.

Facteurs internes 

La religion, les traditions, les liens familiaux  et le tribalisme sont des facteurs internes sur lesquelles l’état  Neo patriarcal s’appuie pour survivre ou pour confronter les défis. La définition de Sharabi de Neo patriarchie englobe plusieurs formes de régimes politiques dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Par exemple : la Libye (jusqu’en 2011), l’Algérie,l’ Irak (jusqu’en 2003), la Syrie et l’ancien Yémen du Sud sont des socialistes autoritaires ; L’Iran et  le Soudan sont des islamistes radicaux ; l’Arabie saoudite et le  Maroc sont patriarcaux-conservateurs ; la Tunisie, l’Egypte et la  Turquie sont autoritaires en voie de privatisation. Tous ces États partagent l’influence culturelle et religieuse globale sur le Code personnel qui est profondément ancré dans les valeurs patriarcales. Et beaucoup partagent l’influence profonde de la parenté et de la culture tribale dans la vie sociale. En outre, les droits des femmes sont souvent compromis et utilisés comme une monnaie d’échange par l’État Néo- patriarcal pour consolider son pouvoir ;  les corps des femmes et leur conduite sont à l’état de surveillance et de contrôle pour maintenir l’ordre social. Le pouvoir possédait par  Gaddafi comme  chef d’Etat, dominant les deux sphères privée et publique par le biais de sa manipulation et du contrôle tribal total, des liens de parenté et des  institutions religieuses. Sous son règne, les revenus pétroliers ont été monopolisés pour tenir compte ‎de l’intérêt politique de son régime.‎ En outre, l’absence de suffisamment des services publics et les taux de salaire bas, ont pousser  les libyens à se sentir  privés et appauvries et ce qui explique leur  retour vers la structure sociale primaire de tribu, de parenté, de religion et de famille pour la survie et la sécurité. Cependant, Gaddafi a manipulé les pouvoirs des institutions religieuses pour conserver son pouvoir, en donnant à  des tribus spécifiques des pouvoirs et en démoralisant d’autres afin de garantir la fidélité grâce à sa stratégie de récompense et de punition. En outre, après avoir déclaré la charia comme la seule constitution et après ‎avoir introduit la loi ‘Hudud’ en 1972, la dynamique de Gaddafi avec ‎l’establishment religieux ont assisté à un grand virage après la déclaration de ‎Florence de 1976 dans laquelle il dépouille  le clergé religieux de son immunité ‎et son pouvoir et il a lancé une campagne contre eux.‎ Cependant, le code de la famille libyen reste fortement influencé par la Loi de ‎la charia, comme un aspect des liens institutionnels entre l’Etat et la religion.‎ L’introduction de la charia de Hudud selon la loi en 1970 a marqué le début ‎de la forme de radicaux islamistes de Neo-patriarchie. Gaddafi a utilisé un discours conservateur religieux pour servir sa ‎revendication du « Imam des musulmans », une position de pouvoir ultime.‎

Le Néo-patriarcat et l’identité de l’État

L’état et la structure néo-patriarcale, hérités du régime de Kadhafi, caractérisent la Libye post-Kadhafi. La montée de l’Islam politique associée a des valeurs patriarcales profondément enracinées limite la participation politique et civile et la représentation des femmes libyennes. L’état et la structure néo patriarcale en Libye, pendant et après Kadhafi, l’appropriation du religieux, du discours tribal et culturel qui sert à conserver le pouvoir ont créé une dynamique selon laquelle tout progrès ou bien régression dans la position des femmes dans les législations est décidée par son impact politique sur ceux qui détiennent le pouvoir  dans les états neo patriarcaux. Mustafa Abdul-Jalil, le chef du Conseil provisoire (2011-2012) a fait une déclaration controversée le 23 octobre 2011, en ce qui concerne la levée de toutes les restrictions juridiques sur la polygamie. Sa déclaration est une indication des liens institutionnels entre l’Etat et la religion, caractéristiques de l’état  neo-patriarcal, qui auraient une incidence sur les droits des femmes en Libye dans l’ère post-Kadhafi. Comme dans d’autres situations, le contrôle  à  la fois discursif et physique sur le corps de la femme est crucial dans la lutte pour le  pouvoir (Al-Ali et Pratt 2009:93). En effet, la discipline des femmes et de leurs corps est instrumentalisée par les deux acteurs, étatique et non-étatique pour  affirmer la nouvelle identité islamique de l’Etat libyen et pour afficher leurs qualifications islamiques pour une  légitimité politique dans la nouvelle Libye. Les corps des femmes et leurs conduites sont utilisés comme marqueurs de la nouvelle Libye par l’ancienne Libye.

Neo-patriarcat et pouvoir politique en Libye

La relation intime entre la religion et l’État est évidente dans l’histoire libyenne depuis la monarchie Sanussi (1949-1969), (Martin, 1986; Sammut, 1994; Takeyh, 2000).  L’identité Islamique constituait la légitimité politique de tous les acteurs ‎politiques et façonnait la culture politique dans l’état d’Afrique du Nord ‎(Brown, 1973; Pargeter, 2012;)avant et après le renversement de 2011 de Gaddafi. L’état  Neo patriarcal tire sa légitimité de la possession du pouvoir (Sharabi, 1988), ainsi, les discours culturels, tribaux, religieux ou traditionnels peuvent être manipulés pour tenir compte de l’intérêt politique de la force au pouvoir. Dans ce contexte, la personne ordinaire est un sujet pas un citoyen, exclus de l’arène politique et le processus décisionnel. Par conséquent, pour sa survie,  il cherche la sécurité de structures sociales primaires : famille, tribu, secte religieuse. En outre, parmi les aspects caractéristiques des États  Neo patriarcaux, il y’a  le renforcement des valeurs patriarcales et des structures sociales par le système juridique paralysant, façonné par la tribu, la parenté et les discours religieux de la suprématie masculine.  Ainsi, les corps des femmes et leur conduite sont mis en état de surveillance et un contrôle sous couverture  religieuse et culturelle de la famille, la communauté ou l’honneur de la société.  En Libye, Kadhafi, comme  chef de l’Etat  Neo patriarcal, possédait le pouvoir ultime et dominait les deux les sphères privée et publique à travers sa manipulation et son contrôle tribal total, contrôle aussi de la parenté, des institutions religieuses et des ressources naturelles. En outre, les politiques d’ouverture (Sammut, 1994 ; Takeyh, 2000 ; Ashour, 2011) adoptés par Gaddafi pour sa  survie, sous la pression internationale après dix ans de sanctions et d’isolement, a offert une bonne occasion à la diffusion du discours de la renaissance islamique conservateur en Libye. Gaddafi a permis le retour des dissidents de l’Islam politiques d’exil et a relâché leurs prisonniers comme décision stratégique afin de maintenir son pouvoir après l’accord de 2008 entre Saif Al-Islam et le group libyen Islamique Armé (Islamic Fighting Group (LIFG), dans lequel, (LIFG) a dénoncé la violence et le Jihad armé en retour de la liberté contre les poursuites. Ces discours conservateurs  sont devenus fermement ancré dans les mosquées depuis l’accord de 2008, en mettant l’accent sur la reconstruction des mœurs sociales et des normes. Comme le mouvement de la mosquée en Égypte, le discours de la renaissance ‎Islamique visant à remplacer l’Islam modéré du grand public avec une forme ‎conservatrice de l’Islam fortement dépendant Islamique orthodoxe ‎d’enseignement comme un cadre de référence. (Mahmood, 2005 ; Ahmed, ‎‎2011 ; El-Kholy, 2002).‎  Ces discours placent  les femmes dans une position très subalterne dans la société et renforcent  les valeurs patriarcales. 

Les femmes et l’état Neo-patriarcal

 L’état Néo-patriarcale renforce et maintient les valeurs patriarcales et l’hiérarchie entre les sexes par le biais de ses liens institutionnels avec la religion, les liens de parenté et les  droits coutumiers (Charrad, 2001).     Malgré cela et malgré  les expressions traditionnels qui mettent les femmes dans une position subordonnée,  beaucoup de femmes dans la région du MENA ont accès à l’éducation et l’emploi. En outre, les liens institutionnels entre l’État neo-patriarcal et la religion sont ‎dissuasifs des positions et des droits des femmes.  Dans les pays à majorité ‎musulmane, l’impact des liens institutionnels entre l’Etat et la religion sur les ‎droits des femmes sont mesurés par la légitimité politique de la religion.‎ Par ailleurs, la charia en tant que concept est vague et peut être interprétée dans une multitude de façons ; l’utilisation de la charia comme la seule source de législation dans le code de la famille donne à l’Etat le pouvoir d’exercer une puissance  sur les femmes, leur corps et leur sexualité sous une couverture religieuse (Hosseini, 1996 ; 2006 ; 2009 ; Hariz & Hosseini, 2010). Les liens de parenté et les relations  entre les sexes façonnent la Loi de la charia, comme l’explique Charrad : « L’aspect le plus explicite du droit de la famille Islamique concerne les relations entre les sexes. Le Droit de la famille Islamique place les femmes dans un statut subalterne en donnant pouvoir sur les femmes aux hommes comme mari et comme parent mâle. »  Le système de tutelle, mis encore en œuvre dans certains pays à majorité musulmane, donne au tuteur de sexe masculin  le droit et le pouvoir de contrôler les femmes, droit de contrôle de leur sexualité, droit de reproduction ainsi que  des choix importants dans leur vie. Sous le régime de Gaddafi, l’accès à l’éducation et l’emploi était illimité pour les femmes.  Cependant, dans le domaine du droit de la famille et leur statut personnel, elles  ne pouvaient pas profiter  d’un bon nombre de leurs droits, même après la réforme introduite dans l’article 10 de la Loi de 1984, ou un mâle gardien n’a aucun pouvoir de refuser le mariage d’une femme de 20 ans, ou de l’article 21 de la charte verte (Refworld, 2011). dans le mariage forcé qui est interdit, le mariage peut être légalement mené par le tuteur de sexe masculin même  l’absence  de la mariée. En ce qui concerne l’entrée et la dissolution du mariage, les femmes n’ont pas ‎les mêmes droits que les hommes, surtout les droits économiques et surtout ‎n’ont pas les même droits et obligations comme citoyens égaux.‎ En tant que citoyens, les femmes n’ont pas les droits fondamentaux comme le droit de transmettre leur nationalité à leurs enfants et le droit de se remarier sans perdre la garde des enfants. Ces deux lois, qui sont  le droit de tutelle et le droit interdisant aux femmes de transmettre leur nationalité à leurs enfants, démontrent comment Gaddafi a renforcé des valeurs patriarcales, comme autorité masculine et  patrilinéaire. Malgré cela, la tutelle masculine a été restreinte par l’âge et parle  consentement, il laisse un grand espace pour la manipulation et expose les femmes et les filles à diverses formes de violations. Les femmes n’étaient pas protégées contre la violence fondée sur le sexe et ‎n’avaient pas les mêmes droits que leurs homologues masculins.‎

Représentation politique des femmes en Post-Gaddafi

Dans la première élection parlementaire en Libye en 2012, les femmes ont acquis plus de 16 % de tous les sièges dans le Congrès National général (GNC). C’était sans précédent dans l’histoire Libyenne.  Cependant, la représentation politique des femmes a été façonnée par la lutte de pouvoir entre des groupes rivaux, ce qui présentait un défi aux femmes dans le GNC. Le GNC a été divisé entre les deux forces politiques : les frères musulmans et leur alias des députés indépendants, beaucoup d’entre eux sont des anciens membres de LIFG, d’une part, et d’une autre avec la Coalition de la partie (CNF) des Forces nationales.  Les intimidations  et les menaces ont été utilisées par les membres masculins contre les  femmes pour les faire dans le GNC.  La représentation politique des femmes est normalement de lutter  pour défendre  leurs  besoins (Celis et Childs, 2011, p. 3). Par ailleurs, les questions féminines  n’étaient pas discutées ou débattues dans le GNC ou des sous-comités ; dans le GNC, il y a 15 sous-comités ; chaque sous-Comité traite un domaine législatif, et toutes sont attribuées aux différents ministères. Cependant, il n’y a aucun sous-comité pour la femme ; une femme est alloué à la Sous-commission des droits de l’homme. Ce sous-comité a 8 femmes sur ses 15 membres. Aucune des questions clées concernant les femmes n’a  été  traitée ou suggérée par les 8 femmes pour en discuter ; Parmi les principales questions telles que : la violence domestique, la violence sexuelle contre les femmes et les filles, le droit de la famille discriminatoire, l’enlèvement des femmes activistes ou le désavantage économique des femmes, ont été discutées ni soulevées.  Le sous-comité avait traité avec d’autres fichiers tels qu’une compensation pour les blessés des révolutionnaires combattants, les familles des martyrs et des cas de torture dans les prisons des groupes armés. La plupart des membres de la GNC que j’ai interrogé sur l’absence d’intérêt des femmes dans leur sous-comité des droits de l’homme ont blâmé la société civile pour ne pas communiquer leurs questions féministes et leur besoins. En revanche, les associations féministes et les organisations se plaignent de l’accès limité au GNC et elles ont indiqué que leur suggestion d’observateur des sièges à la GNC a été refusée.

Cent pour cent des femmes membres du parti des frères musulmans partagent les mêmes croyances au sujet de la position des femmes par rapport à la relation de pouvoir entre les sexes dans le GNC libyen. En outre, dans les pays gouvernés par des partis islamiques,  les femmes avec un sens du féminisme sont exclues de l’arène politique. Par exemple, les femmes membres du Parlement Egyptien au cours de la règle de Mourci étaient celles  des frères Musulmans partis et étaient connus pour leurs déclarations antiféministes et misogynes, comme la déclaration d’ Aza Al-Garf contre l’égalité des sexes et CEDAW (Mahatit Masr, 2012 ; Al Balad News, 2012).  Les 21femmes  membres du NFC  du GNC libyen que j’ai interviewé entre 2012 et 2013 montrent une diversité.  Il ya celles qui sont totalement contre l’égalité des sexes et qui donnent l’exemple Soudanais et Somaliens qui  refusent le CEDAW, et d’autres qui pensent le contraire et qui appuient toutes les conventions des Nations Unies sur les droits des femmes. Cela montre la diversité des opinions politiques et idéologique dans le même parti.     Dans les questions liées aux femmes et l’égalité des sexes, les membres féminins de MB dans le GNC suivent  strictement la politique de leur parti, donc, leur représentation politique a été façonnée par leur affiliation à leur parti.

Toutefois, les membres féminins du FCN n’affichent pas un seul discours concernant les questions relatives aux femmes ; leurs stands sur les mêmes questions étaient différents et en contradiction dans certains cas. Dans l’ensemble, la performance féminine dans le GNC est admirable, gardant à l’esprit les défis qu’elles rencontrent.  Les femmes dans le GNC ont plus de courage pour défier des questions controversées telles que la torture dans les prison, le conflit entre des milices armées qui sont inculpes dans des cas de mort de civils, le vote pour la loi de l’isolement.  Il  convient de mentionner le fait que le seul membre de la GNC libyen qui a refusé l’allocation de logement 45 Dinar libyen était Fariha Albrqawi, une femme membre de Derna.

La Constitution de gendre

De plus, les femmes en Libye font face à des discriminations constitutionnelles et institutionnelles.    Le 24 décembre 2014, le 63e anniversaire de l’indépendance de la Libye, l’ACD a publié la première ébauche de la nouvelle constitution. Le projet reflète et le neo patriarcal (Sharabi, 1988) qui est la nature de l’État et la faible représentation des femmes dans l’ADC ; des questions telles que la citoyenneté, la  violence et l’égalité ont été négligées, marginalisées ou totalement ignorées dans le projet. L’article 8 (1  2) stipule que la charia est la seule source de la législation et l’État est obligé de promulguer des lois qui empêchent la diffusion des doctrines contraires à l’Islam (cdalibya, 2014), en tenant compte que de nombreuses forces conservatrices en Libye qui voient que les conventions du UN veuillent éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes contre l’Islam.  L’ article 32 affirme  que l’État est chargé de soutenir et de parrainer le droit de maternité et les droits d’enfance, et d’assurer l’équilibre   pour la femme qui travaille, entre sa famille  et ses tâches. En  d’autres termes, les responsabilités professionnelles féminines sont étudiées  pour ne pas outrepasser leur famille et leur responsabilité maternelle .comme l’a soutenu Deniz Kaniyoti : « la participation des femmes dans la sphère publique a été restreinte par les limites du comportement féminin culturellement accepté,  et qui est une pression exercée sur les femmes pour exprimer leurs intérêts dans les conditions fixées par le discours nationaliste» (1996 : 6). Dans le cas de femmes libyennes, les termes sont fixés par l’état  Neo patriarcal et en forme de discours religieux. Toutefois, dans le dernier projet, publié le 16 avril 2017, l’article 32 a été supprimé ; en outre, l’article 50 stipule que : « l’État est obligé et est engagé à soutenir et parrainer les  femmes, adopter des lois pour les protéger, améliorer leur statut dans la société et éliminer la culture négative et les normes sociales qui portent atteinte à leur dignité, interdisant la discrimination à leur égard et  garantissant  leur droit à la représentation aux élections et à leur  offrir des possibilités dans tous les domaines, en guise  pour soutenir leurs droits acquis ».

 Liberte de movement

L’article 14 de la déclaration constitutionnelle provisoire pour l’année 2011 : « l’Etat garantit la liberté d’opinion et la liberté de l’expression individuelle et collective, la liberté de recherche scientifique,  la liberté de communication,  la liberté de la presse et des médias, l’impression et les  éditions, la libre circulation, la liberté de réunion et de manifestation pacifique, qui ne sont pas  contraire à la Loi. ». La circulation libre  des femmes libyennes a été contestée en février 2017, quand le gouverneur militaire d’ Albaida, une petite ville dans le nord-est de la Libye, le général Abdul Razek al-Nadori, a publié une loi interdisant aux femmes de moins de 60 ans de voyager sans tuteur de sexe masculin (muhram). L’utilisation du terme religieux tels que (Muhram) donne la Loi sur la légitimité religieuse et la puissance. Le général  al-Nadori dans une interview à la télévision Libyenne  sur la raison de la délivrance de l’acte, il a déclaré que c’est une question de sécurité nationale et a affirmé que de nombreuses jeunes femmes libyennes recevaient des invitations d’organisations internationales à participer à des conférences et ateliers et pouvaint être recrutées par des agences internationales comme des espions. Le général Al-Nadori  a du  reporter l’application de la loi en raison de la vaste campagne contre lui.  Ceci illustre comment les droits de la femme sont affaiblis par des liens institutionnels entre la religion et l’État et comment l’appropriation de l’état et de la religion sert comme un outil politique pour les femmes témoins.  Les guerres et la militarisation de la masculinité renforcent les rôles de genre traditionnel et patriarcal ainsi que  l’identité et la subjectivation de la femme. Pendant la révolution du 17 février 2011 et  malgré la participation cruciale des femmes dans la révolution, le viol comme arme de guerre a été féminisée par l’accent mis sur les femmes victimes de viol, en conséquence, elles ont été dépeintes comme faibles et vulnérables, étant  victimes de violences sexuelles et ayant besoin de « protection des masculine » (Young, 2003) par le militant mâle libyen.  L’agression masculine militarisée, caractéristique de la révolution libyenne, crée et renforce la bipolarisation des identités de genre : les protecteurs mâles masculins, forts et agressifs contre la victime féminine, faible, femelle. Le genre de la subjectivité et la déshumanisation de la femme victime, souvent de formes entre les sexes des relations en période de post-conflit (Mama, 2014).  La hiérarchie entre les sexes a été renforcée par la montée d’un discours religieux conservateur et ses liens institutionnels de l’état  neo patriarcal. La déclaration controversée de Mustafa Abdul-Jalil en 2011 et l’interdiction de voyage par le gouverneur militaire en février 2017, les deux reflètent la conception sexiste d’un État dans lequel les femmes sont systématiquement appropriées, objectivées et exclues de l’espace publique. Cette subjectivation de femmes libyennes a ses racines dans la structure Neo patriarcale de l’État libyen et ses liens institutionnels avec le discours religieux tout au long de l’histoire postcoloniale de la Libye.

La Violence sexuelle et l’exclusion des femmes : la nouvelle Libye  (Etat de gendre)

Les six mois de combats en 2011 en Libye pour renverser un des dictateurs les plus brutaux dans la région a été marqué par la violence sexuelle. Les violences sexuelles systématiques, qui sont à vrai dire commises  par les forces de Gaddafi pendant les combats de 2011, ont été politiquement instrumentalisées pour forcer la chute du régime de Gaddafi. La preuve de la violence sexuelle de masse systématique était rare ; Néanmoins, le déploiement du viol comme moyen de guerre de Gaddafi a été porté à l’attention de la Cour pénale internationale (CPI) par Luis Moreno-Ocampo, le procureur en chef, en juin 2011, quand il a déclaré qu’il y avait des preuves que Gaddafi avait ordonné ses soldats pour violer des femmes. Le 27 juin 2011, un mandat d’arrêt contre Gaddafi a été délivré par la ICC.

Cela a joué un rôle important  à mettre fin au  régime de Gaddafi, et à  renforcer son isolement et   aussi encouragé les tribus et les villes  libyennesà changer d’allégeance.  Luis Moreno-Ocampo, dans un rapport présenté au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) en novembre 2011, a déclaré que « en Libye, le viol est considéré comme un des crimes les plus graves, qui touchent non seulement la victime, mais aussi la famille et la communauté et peut déclencher une violence fondée sur l’honneur» (Wueger, 2012).  Toutefois, l’ampleur des violences sexuelles durant le conflit demeure inconnu et le mystère qui entoure les faits et les mythes des viols en Libye ont été presque impossible à résoudre, en raison du conflit armé en cours, le manque de sécurité et de la culture de la honte associé aux  viols en Libye ; la peur de dissuader beaucoup de femmes et d’hommes à signaler  de tels crimes ou de demander de  l’aide et du  soutien que dont ils ont désespérément besoin. Néanmoins, certains cas de viols commis par les forces de Gaddafi ont été documentés et des enregistrements audiovisuels de viol, utilisé par les forces de Kadhafi pour semer la terreur parmi les communautés et les tribus, ont été trouvés par les  rebels  de Gaddafi.  Toutefois, la violence sexuelle et l’exclusion des femmes libyennes n’a pas connu  fin après le renversement de Gaddafi, au contraire, se venger des attaques contre des villes réputées qui ont soutenu Gaddafi, tels que Tawirgha, Bin Waleed et Almshashia, ont donné lieu à l’ arrestation arbitraire de centaines ou même des milliers de personnes, dont la plupart sont encore dans les centres de détention à travers le pays.  La concentration la plus élevée des détenus liés au conflit d’environ 2700, y compris les femmes, est à certaines  installations à Misrata, avec aucun gouvernement contrôle, où la torture, le viol et la  mort sont Prétendument commis. (HRW, 2014).

Dans la Libye Post-Gaddafi, la violence contre les femmes a augmenté et a pris différentes formes. De plus, les femmes ont  perdu leurs  peu de droits, qu’elles ont acquis pendant  le règne  de Gaddafi. Les femmes libyennes aujourd’hui ne bénéficient pas des mêmes droits constitutionnels  que les hommes, ni de la même citoyenneté.   En outre, les femmes activistes et politiciennes font face à une campagne systématique de peur d’assassinats et de déplacements forcés pour les réduire en silence. Plusieurs facteurs ont joué un rôle différent dans l’exclusion des femmes, tels que la hausse du discours religieux conservateur, la propagation des milices armées et l’éparpillement au pouvoir et des ressources entre les différents centres de pouvoir qui a créé le chaos et l’instabilité qui  a marqué le soulèvement libyen. Cette instabilité a eu un impact sur les femmes, en particulier les militantes et les politiciennes. En conséquence, la vie des femmes libyennes, leur sécurité, leur dignité, leur liberté et de nombreux autres droits constitutionnels, sont compromis et poussés dans la marge à cause du discours de « priorité de la stabilité ».

Le viol comme arme de guerre en 2011 

Dans les sociétés patriarcales, les femmes sont les porteurs et les marqueurs de l’identité culturelle, religieuse et collective authentique de la nation ou de la Communauté (Kandiyoti, 1991 a ; 1991 ; 1992 ; 1998) et les reproductrices de la nation (Yuval Davis 1997).  Leurs corps et leurs droits de reproduction sont contrôlés et appropriée par la communauté et l’État et perçus comme propriété communale.  Leur sexualité et le comportement sexuel devient le marqueur de l’honneur communal.   Dans ce discours, les femmes violées portent l’étiquète comme marchandise variée, besoin d’être corrigées ou « fixe».  En décembre 2011, j’ai rencontré une jeune femme libyenne qui a été arrêtée par l’armé de Gaddafi et détenue pendant des semaines avant qu’elle fut libérée par les rebelles en Août 2011 après la libération de Tripoli.  Elle m’a dit qu’elle n’a pas été violée, mais parce qu’elle est apparue sur TV et a parlé de son expérience dans la prison de Gaddafi, où elle a été torturée, les gens ont supposé qu’elle avait été violée. Elle ajoute qu’elle a été bombardée par des appels téléphoniques des organisations de la société civile dans le but de la convaincre de se marier avec  un amputé « frère » pour rétablir son honneur et celui de sa famille. Elle a décrit comment ils ont utilisé des intimidations et des menaces pour la forcer à accepter  le mariage.  Elle prétend qu’ils ont mis une pression intense sur elle et sur les filles célibataires violées à accepter un tel mariage et ils ont utilisé des menaces dans de nombreux cas.  Ils disent qu’ils veulent  protéger les femmes, surtout celles qui ont été violées pour qu’elles ne soient pas mal vues après avoir perdu leur virginité. De nombreux cas de viols signalés pendant les six mois de guerre et les histoires de pilules et de Viagra qui ont été trouvés avec les militants  de Gaddafi, répartis à l’échelle mondiale.  La honte  et la stigmatisation dissuadée de nombreux hommes, des femmes et des filles de dénoncent  le viol.  Human Rights Watch a documenté 10 cas de viols apparents et l’agression sexuelle des hommes et des femmes par les forces de Gaddafi.  Tous ces cas montrent la brutalité extrême du viol lorsqu’il est utilisé comme une arme de guerre. (HRW, 2011).

La menace de viol a été utilisée pour semer la terreur pour empêcher les villes de se joindre à la révolution et les forcer à changer d’allégeance.  Jusqu’à aujourd’hui, pas un seul cas de viol n’a été porté à la Cour en Libye depuis 2011.  Par ailleurs, le 2 mai, le Conseil National de transition (CNT) a adopté la Loi 38 de 2012 dans laquelle, l’article quatre exempte les rebelles de la révolution du 17 février 2011 de toute responsabilité pénale ou juridique pour leurs crimes pendant ou après la guerre.  Toutefois, l’Observatoire sur le genre en situation de crise, un  NGO libyen, fait pression pour faire du viol pendant le conflit un crime de guerre en Libye.  Le projet a été élaboré et présenté à la GNC en novembre 2013 par le ministre de la Justice, mais ne fut jamais ratifié. J’ai interviewé Souad Whaida, la directrice de l’Observatoire sur le genre en situation de crise, qui a expliqué comment le projet de loi met le viol comme arme de guerre visant  la société dans son ensemble, pas seulement les femmes.  Elle croit que la féminisation des viols dans les conflits réduit les femmes dans le statut de victimes et minimise l’importance des faits cruciaux de viol comme arme de guerre ; les dommages irréversibles et la distraction sur, non seulement les victimes et leurs familles, mais leurs communautés et les sociétés la rend la moins chère et la plus efficace des armes de guerre. L’utilisation de caméras de téléphone portable pour les crimes de viol commis par les forces de Gaddafi n’était pas seulement pour le rappel visuel de ce triomphe, mais pour émasculer l’ennemi ainsi  que pour   l’affirmation du pouvoir sur leurs « propriétés », en identifiant les victimes de viol pour humilier publiquement leurs familles, leurs villes et leur collectivités.   Les femmes, filles et garçons sont perçus comme des vaincus des propriétés qui peuvent être acquises par le défait  (Jurasz, 2011:134).

 

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